Le Coran : Un Texte à Dimensions Multiples
L’interprétation du Coran constitue une porte d’entrée pour explorer ses dimensions linguistiques, philosophiques et scientifiques. Il ne se limite pas à un simple texte religieux, mais représente un système de connaissance intégré qui interagit avec les questions de l’existence, du temps et de la causalité cosmique. Dans cette étude inspirée de l’exégèse du Dr. Adnan Ibrahim de la sourate Saba, nous revisitons cette sourate sous un angle alliant spiritualité et analyse scientifique approfondie, abordant les problématiques de la résurrection, des conceptions du temps et du « tasbih » cosmique avec un langage physique et philosophique contemporain.
Le concept de la louange : signification linguistique et métaphysique
La sourate commence par la parole divine :
“Louange à Allah à qui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, et à Lui la louange dans l’Au-delà…”
Ici, la louange ne se limite pas à un simple éloge, mais porte une signification philosophique plus profonde, celle de réserver l’éloge absolu à Allah seul. Le Dr. Adnan Ibrahim souligne que l’usage de l’article défini dans « Al-Hamdu » au lieu de « Hamdan » implique l’exclusivité de la perfection pour Dieu. Cette formulation nous transporte vers une autre dimension où la louange dépasse le simple éloge pour devenir une caractéristique intrinsèque de l’univers, un témoignage du parfait équilibre cosmique.
La science divine et la résurrection : une reconstitution informationnelle
Les mécréants nient le Jour du Jugement en disant :
“Ceux qui ne croient pas disent : ‘L’Heure ne viendra jamais à nous’.”
La réponse coranique est immédiate :
“Dis : mais si ! Par mon Seigneur ! Elle viendra sûrement à vous, (Lui) le Connaisseur de l’invisible. Rien, ne fût-ce qu’un atome, ne Lui échappe…”
Ici, le Coran associe la résurrection non seulement à la puissance divine, mais aussi à la connaissance absolue, comme si la résurrection était un processus de reconstruction basé sur une maîtrise totale des composantes originelles de l’être humain. Ce concept s’aligne avec la théorie moderne de l’information, selon laquelle tout objet matériel peut être reconstruit s’il existe une connaissance complète de sa structure. Le Créateur, possédant une connaissance infinie de chaque atome de l’univers, est donc capable de ramener à l’existence tout être humain dans ses moindres détails au Jour de la Résurrection.
Le tasbih cosmique : quand l’univers chante une langue inaudible
Dans le verset :
“Ô montagnes ! Répétez (le tasbih) avec lui, ainsi que les oiseaux !”
Le Coran introduit une notion qui dépasse le simple tasbih verbal pour s’apparenter à ce que l’on pourrait appeler un “tasbih énergétique”. Le Dr. Adnan Ibrahim explique que le terme « Awwibi » signifie une résonance ou une répétition, suggérant que les montagnes et les oiseaux répétaient le tasbih de Dawoud en interagissant avec l’univers.
La physique moderne révèle que chaque objet dans l’univers émet des fréquences propres, un phénomène connu sous le nom de “résonance vibratoire”. Pourrait-on alors considérer le tasbih des montagnes et des oiseaux comme une manifestation avancée de vibrations énergétiques reflétant une conscience cosmique ? Cette idée rejoint les hypothèses de la mécanique quantique sur l’interconnexion informationnelle entre les particules, renforçant la possibilité que l’univers entier soit dans un état permanent de tasbih, bien que sous une forme imperceptible à nos sens traditionnels.
Le déni athée entre illusion perceptive et ignorance complexe
La sourate illustre le rejet des mécréants envers la prophétie de Muhammad (ﷺ) à travers cette question rhétorique :
“A-t-il forgé un mensonge contre Allah ou est-il atteint de folie ?”
Le Dr. Adnan Ibrahim souligne ici qu’il existe un espace intermédiaire entre le mensonge et la vérité : l’illusion. Cette réflexion ouvre une question philosophique essentielle : toute erreur de perception est-elle un mensonge ? Ou bien existe-t-il des illusions cognitives qui amènent une personne à se croire dans le vrai alors qu’elle est dans l’erreur ?
La psychologie cognitive traite cette question à travers le concept d’ignorance complexe, où une personne croit savoir alors qu’elle est plongée dans une illusion perceptive. Ainsi, le rejet des mécréants du Jour du Jugement ne repose pas sur une preuve scientifique, mais plutôt sur un biais cognitif préétabli qui refuse d’admettre l’idée même de la résurrection. Cela s’aligne avec le concept de biais de confirmation en psychologie, où l’individu cherche des éléments qui soutiennent ses croyances préexistantes plutôt que de les remettre en question de manière objective.
L’existence entre le temps terrestre et le temps cosmique
Le Dr. Adnan Ibrahim explore dans son exégèse de la sourate Saba la question du temps à travers l’histoire de Dawoud et Souleymane, notamment dans le verset :
“Et pour Souleymane, [Nous avons soumis] le vent : son parcours du matin était d’un mois, et son parcours du soir était d’un mois.”
Ce passage soulève des interrogations sur la relativité du temps dans différentes dimensions, où il semble que Souleymane ait disposé d’un moyen de déplacement transcendant les lois temporelles classiques.
La physique moderne propose le concept de dilatation du temps issu de la théorie de la relativité d’Einstein, selon lequel le temps peut ralentir ou s’accélérer en fonction de la vitesse d’un corps. Souleymane aurait-il eu accès à des phénomènes physiques avancés ? Cette lecture nous pousse à reconsidérer les interprétations traditionnelles des miracles, non pas comme des violations des lois naturelles, mais comme des applications de lois que nous ne comprenons pas encore.
Conclusion : L’exégèse comme outil de compréhension de l’univers
L’exégèse du Dr. Adnan Ibrahim de la sourate Saba dépasse les interprétations classiques en intégrant les concepts coraniques dans un cadre scientifique et philosophique moderne. La relation entre la science et la foi ne relève pas d’un conflit, mais d’une complémentarité, où le Coran se présente comme une carte cognitive évolutive invitant l’humanité à redécouvrir l’univers sous une perspective plus profonde et plus globale.
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